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CHOCO BÉ

De Laura Tirandaz | Mise en scène Benjamin Moreau | Création en France Mars 2015


 

Spectacle créé du 26 mars au 11 avril 2015 au Théâtre 145-Grenoble

Co-production Cie l’Atelier ; Le Tricycle ; MC2 Grenoble

« Choco Bé » de Laura Tirandaz est édité par Théâtre Ouvert, collection Tapuscrits

Avec Fabien Albanese Marco
Mélanie Bourgeois Tchoun
Jean-Christophe Folly Choco
Bernard Garnier Philippe
Martine Maximin Moa
Nina Nkundwa Ewa
Boubacar Samb Banou

Scénographie et Costumes Elsa Belenguier
Création Son Laurent Buisson
Création Lumières Lucas Delachaux
Régie Générale Nicolas Anastassiou
Assistante à la mise en scène Célia Vermot-Desroches
Photos Jessica Calvo-Ruiz

 


 

Choco traîne à nouveau ses guêtres de petite frappe dans le quartier chinois, celui-là même dont il a réussi à s’extraire, celui où il a grandi parmi les clients de sa mère, alors jeune prostituée. C’est que l’orpailleur est sorti de prison. Une balle perdue jadis. Choco doit prendre sa revanche sur cet homme. C’est son lot.

Choco Bé emprunte à la tragédie classique sa concentration. Le drame enveloppe un événement, toile de fond faussement festive: un concours de miss. Saint-Laurent du Maroni, la Guyane, la chaleur moite de la forêt toute proche, l’ambiance électrique de la ville, du foyer de Choco. Comme dans les tragédies encore, le prologue accouche d’emblée du dénouement, réduit aux arrêtes acérées du fait divers, à la mort d’un homme. Dès lors, ce qui aiguise l’intérêt, c’est le chemin emprunté par la fatalité. Et ce chemin prend des allures de traque. La fatalité qui pèse sur les personnages n’est pourtant pas le fait des dieux de la tragédie classique. La fable est aux prises avec la Guyane contemporaine. Terre française enclavée, cernée par la forêt et l’océan, prison organique qui capture les individus, exacerbe les conflits.

C’est cette tension entre les êtres, entre la ville et la nature, que le décor de la pièce parvient à synthétiser en prenant le contre-pied du réalisme social. Chansons de variété – le concours de miss – et work songs – le quotidien de la mère de Choco – achèvent de bâtir un socle fort à cette tragédie contemporaine.

En 2012, France Culture fait une version radiophonique de Choco Bé pour l’émission La Radio sur un plateau et Benjamin Moreau en dirige une lecture mise en espace lors de l’édition 2012 de Regards croisés , festival grenoblois de théâtre contemporain.

Presse

Ambiance pesante pour Choco Bé, le nouveau spectacle du metteur en scène grenoblois Benjamin Moreau.  Avec quelques éléments scénographiques et des costumes évocateurs, il arrive à recréer cette Guyane sur le plateau, pour laisser se déployer le récit. Et met en place quelques grands moments de théâtre et de tension qui donnent à l’ensemble une saveur étrange, dérangeante et captivante.

Aurélien Martinez, le Petit Bulletin