LE FRIGO & LORETTA STRONG

De Copi | Mise en scène François Jaulin | Création Avril 2009


 

Spectacle créé au Théâtre de Création, Grenoble du 7 au 10 avril 2009
Reprise au Chok Théâtre, Saint-Etienne le 12 mai 2009 dans le cadre du festival « So Young » et au Théâtre des Clochards Célestes, Lyon du 9 au 21 juin 2009

Production Cie Les Aboyeurs / Théâtre de Création, Grenoble

Avec Anne Rauturier
Fabien Albanese

Assistant à la mise en scène Nicolas Mollard
Création Lumières Guillaume Suzenet
Création Sonore Laurent Buisson
Visuel Gérard Llabrès
Photos scènes Guillaume Suzenet

 


 

Qu’est-ce que mettre en scène ? sinon mettre en place toutes les conditions favorables pour raconter une histoire et la faire sienne.

Premièrement, je souhaite rendre visible le théâtre. C’est-à-dire montrer que nous sommes au théâtre, en utilisant des signes (le rideau rouge, les trois coups,…) et des artifices : le travestissement (très présent dans l’oeuvre de Copi, notamment dans le frigo). Utiliser des codes conventionnels et les détourner, ainsi que le fait Copi dans son écriture. Je souhaite que l’on assiste à une vraie représentation théâtrale et que celle-ci glisse en détournant les codes. Par exemple, le début se déroulera dans une configuration scène-salle et à la fin ce code explosera pour n’arriver qu’à un seul espace : celui du théâtre, c’est-à-dire que la salle sera elle aussi une aire de jeu.

Deuxièmement, la scénographie représentera un intérieur d’appartement quelconque (le Frigo se déroule dans un appartement) où les différents personnages apparaîtront. Ils laisseront au fur et à mesure de la pièce des traces de leur passage. Puis Loretta Strong débutera dans cet espace usé par le Frigo. Loretta Strong se déroule dans une navette spatiale. J’ai pris le parti que la deuxième pièce soit le délire ou le rêve de L., personnage du Frigo (L. s’endort à la fin). Donc pas de changement de décor, c’est la parole délirante de Loretta Strong qui fera tout d’abord de l’appartement un vaisseau spatial et ensuite qui fera de la salle entière sa « soucoupe volante ».

La direction d’acteurs sera traversée du même mouvement. Naviguer de la farce à la tragédie, c’est-à-dire utiliser certains codes du boulevard (notamment la mécanique du jeu dans l’oeuvre de Feydeau : la précision du mouvement, la rythmique verbale et corporelle, un jeu enlevé, un jeu du « l’air de rien ») et certains codes de la tragédie pour créer perpétuellement des ruptures. Ces deux pièces sont bancales…Les personnages naviguent de la raison à la démence. Il y a un engrenage de la folie, de la mort, une angoisse de vieillir. Je souhaite faire apparaître autant la monstruosité de l’être que sa beauté.

François Jaulin

« Quand on est pris dans l’engrenage d’une pareille passion ou d’un pareil vice, il faut y passer tout entier »

Guy de Maupassant