LES POSSÉDÉS

De Fiodor Dostoïevski | Mise en scène Chantal Morel | Création Janvier 2009
Traduction Sacha Saint-Pierre


 

Spectacle créé du 9 au 18 janvier 2009 à MC2, Grenoble

Tournée 2009
du 23 au 24 janvier à l’Espace Malraux, Scène Nationale de Chambéry et de la Savoie
le 14 mars à la Scène Nationale de Saint-Brieuc
du 21 au 22 mars à la Scène Nationale de Sénart à Combs la Ville
du 27 novembre au 13 décembre au Théâtre Nanterre-Amandiers

Coproduction Equipe de création théâtrale ; MC2, Grenoble ; Espace Malraux, Scène Nationale de Chambéry et de la Savoie ; Scène Nationale de Sénart à Combs la Ville ; Théâtre Nanterre-Amandiers

Avec le soutien de la Fonderie, Le Mans, en accueil residence.

 

Avec Fabien Albanese Piotr Verkhovenski
Vincent Bouyé Alexeï Kirilov ; Alexeï Egoritch
Nicolas Cartier Nicolaï Stavroguine
Dominique Collignon Maurin Stépane Verkhovenski ; Chigaliov
Anne Castillo puis Servane Ducorps Lizavéta Drozdov ; Erkel ; Nastassia
Erik Desfosses puis Roland Depauw Lébiadkine ; Virguinski
Marie Gauthier Dacha Chatova ; Maria Chatova ; Sophia Matveïevna
François Jaulin Ivan Chatov
Isabelle Lafon Varvara Stavroguine ; Arina Virguinski
Marie Lamachère Maria Lebiadkine ; Julia Von Lembke
Gérard Potier puis Stéphane Czopeck Mavriki ; Liamchine ; cocher
Rémi Rauzier Prascovia Drozdov ; Lipoutine ; Andreï Von Lembke ; Fedka

Dramaturgie Jean-Pierre Arthur-Bernard ; Marie Lamachère
Musiques Patrick Najean
Espace et Accessoires Sylvain Lubac
Création Lumières et Régie Générale Isabelle Senègre
Costumes Cidalia Da Costa assistée de Anne Benoit, Hafid Bachiri
Régie Plateau Cyril Dalex
Régie Lumières Alain Balley
Régisseur Son Benoit Marchand
Habilleuses Emannuelle Besson, Céline Pelé
Maquillages et Perruques Sophie Niesseron
Photos Guy Delahaye

 

 


 

Nous voilà embarqués pour une aventure de six heures : du théâtre-roman, du théâtre foisonnant, touffu, riche, à partir d’un chef-d’œuvre de la littérature mondiale, Les Possédés de Dostoïevski. Cette œuvre majeure, sorte de polyphonie politique parue dans les années 1870, est une « cavalcade diabolique de tous les blasphèmes et dévoiements », comme le définit un critique. Tout cela à partir de la « simple » chronique d’une ville de province en Russie, décrite à travers les parcours tourmentés de personnages « possédés ». Dostoïevski nous emmène, tour à tour émus et troublés, sur les pas de tous ces protagonistes, suspendus à leurs décisions et à leurs actes comme dans un roman policier fantastique. Et c’est une femme de conviction, Chantal Morel, qui relève le défi, avec pas moins de quinze comédiens et autant de techniciens, pour faire en sorte que la vie nous submerge enfin.

« Je n’attends rien, dit-elle, je sais que cela va arriver. L’oeuvre de Dostoïevski est là. Ce n’est pas elle qui est à adapter, c’est nous-même qui devons nous préparer. Pourquoi ? Pour nous présenter au théâtre lavés des conventions qui régulent nos comportements et nos rapports au théâtre, à notre art, à notre métier. J’ai un besoin impérieux de vérité », ajoute-t-elle.

Quel est ce « mal » ou quels sont ces « démons » qui habitent les « possédés » ? L’ambiguïté des traductions du titre original russe permet à Chantal Morel d’affirmer que, entre la description d’un « Mal » et son exorcisme représenté, ou bien l’attachement aux trajectoires et destins des personnages, elle choisit le deuxième terme. La pièce qu’elle met en scène laissera place à la manière singulière dont chacun des protagonistes assument ou rejettent la responsabilité de leurs actes, accueillent et subissent les événements de la vie, subsument ou relèguent leur destin.

Marie Lamachère   07 février 2008

Presse

C’est un pari fou. Hautement tenu. Six heures trente (dont deux entractes) de plongée dans l’univers des « Possédés ». Cela semble court tant le spectacle nous entraîne, nous embarque. C’est magnifique. L’un des binômes, c’est le couple que forment Piotr Verkhovenski, phénoménal Fabien Albanese, et Nikolaï Stavroguine, magnétique Nicolas Cartier, les seuls acteurs à ne pas jouer plusieurs rôles.

Jean-Pierre Thibaudat, Rue89

Chantal Morel trouve le juste tempo pour adapter une de ses fresques mémorables et à travers le minimalisme d’un théâtre qui assume son dépouillement, laisse la part belle à la générosité du jeu de ses douze comédiens.

Patri Sourd,les Inrockuptibles

L’argent, la foi, la passion et la consomption, le désir de vivre et la sensation d’en être empêché, la pulsion du meurtre et l’appel du suicide, le pouvoir et la manipulation, la peur, la lâcheté et le rachat, tout ce fouillis humain, toutes ces lunes inquiètes, ces jours mauvais et ces aubes rêvées, bref, tout ce pain quotidien d’une chronique qui, dans le roman de Dostoïevski, court à toute vitesse, comme un loup dans la steppe, tout cela, donc, vous le sentez vibrer sur le plateau de Nanterre-Amandiers.

Brigitte Salino, Le Monde