LORENZACCIO

D’Alfred de Musset | Mise en scène Claudia Stavisky | Création Mai 2010


 

Spectacle créé sous chapiteau du 14 au 29 mai 2010 dans des communes du département du Rhône ; du 4 au 26 juin 2010 sur le site du château de Gerland à Lyon

Production Célestins, Théâtre de Lyon. Avec le soutien du département du Rhône.

 

Avec Thibault Vinçon Lorenzo
Alexandre Zambeaux le Duc
Fabien Albanese Tébaldeo ; Maffio ; Capponi
Denis Ardant Giomo ; un banni
Jean-Marc Avocat le cardinal Cibo
Noémie Bianco Louise Strozzi ; Catherine Ginori
Magali Bonat la marquise Cibo
Mohamed Brikat Cardinal Valori ;
Scoronconcolo ; un banni
Clément Carabédian Pierre Strozzi
François Herpeux Thomas Strozzi ; Venturi ;
un banni ; Agnolo ; Vettori
Daniel Pouthier Sire Maurice ; le marchand ;
Bindo ; un banni
Colin Rey Léon Strozzi ; le provéditeur ; Niccolini
Loïc Risser Julien Salviati ; Côme ; un banni ; Giuccardini
Laurence Roy Marie Soderini
Christian Taponard L’orfèvre ; Ruccelai ; un banni
Philippe Vincenot Philippe Strozzi

Scénographie Estelle Gautier
Costumes Clara Ognibene
Lumières Franck Thévenon
Son André Serré
Habilleurs Bruno Torres ; Bertrand Pinot
Régie Son Sylvestre Mercier
Régie Lumières Mustapha Ben Cheick
Machinistes Rose-Line Moisy ; Ludovic Bardet ; Noël Demoux
Assistants à la mise en scène Marjorie Evesque ; Mathieu Gerin
Crédit Photos Christian Ganet
Visuel Stasys Eidrigevicius

 

 


 

Pourquoi je tue ?

Tu me demandes pourquoi je tue Alexandre ? Si je suis l’ombre de moi-même, veux-tu donc que je m’arrache le seul fil qui rattache aujourd’hui mon cœur à quelques fibres de mon cœur d’autrefois ? Songes-tu que ce meurtre, c’est tout ce qui me reste de ma vertu ? Songes-tu que je glisse depuis deux ans sur un mur taillé à pic et que ce meurtre est le seul brin d’herbe où j’aie pu cramponner mes ongles ? Crois-tu donc que je n’aie plus d’orgueil, parce que je n’ai plus de honte ? Et veux-tu que je laisse mourir en silence l’énigme de ma vie ? Si je pouvais revenir à la vertu, si mon apprentissage du vice pouvait s’évanouir, j’épargnerais peut-être ce conducteur de bœufs. Mais j’aime le vin, le jeu et les filles, comprends-tu cela ? Si tu honores en moi quelque chose, toi qui me parles, c’est mon meurtre que tu honores, peut-être justement parce que tu ne le ferais pas. Voilà assez longtemps, vois-tu, que les républicains me couvrent de boue et d’infamie. Voilà assez longtemps que les oreilles me tintent et que l’exécration des hommes empoisonne le pain que je mâche. J’en ai assez d’entendre brailler en plein vent le bavardage humain. Il faut que le monde sache un peu qui je suis et qui il est. Que les hommes me comprennent ou non, qu’ils agissent ou n’agissent pas, j’aurai dit tout ce que j’ai à dire et l’humanité gardera sur sa joue le soufflet de mon épée marqué en traits de sang. Il ne me plaît pas qu’ils m’oublient. Ma vie entière est au bout de ma dague et que la Providence retourne ou non la tête, en m’entendant frapper, je jette la nature humaine à pile ou face sur la tombe d’Alexandre. Dans deux jours, les hommes comparaîtront devant le tribunal de ma volonté.

Lorenzo / acte III / sc. 3

Presse

C’est passionnant. Il existe une proximité de fait entre les comédiens/personnages et le public alors que les événements se succèdent à un rythme fou dans un jeu très viril enveloppé de lumières fortement tamisées.
L’ensemble des 16 comédiens se montrent généreux, totalement impliqués dans leurs nombreux rôles (plus de 50 en tout).

Jean-Pierre Bourcier, Rue du Théâtre