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MORT D'UN COMMIS VOYAGEUR

D’Arthur Miller | Mise en scène Claudia Stavisky | Reprise de rôle Janvier 2014


 

Spectacle créé le 5 octobre 2012 puis repris du 10 au 22 janvier 2014
aux Célestins-Théâtre de Lyon

Tournée 2014
du 27 au 29 janvier au Théâtre du Vellein-Villefontaine
du 5 au 8 février à l’Opéra de Montpellier – Théâtre des Treize Vents, CDN
du 12 au 14 février au Nouveau Théâtre d’Angers, CDN
du 19 au 21 février à La Coursive, Scène Nationale de La Rochelle
du 12 au 15 mars au Théâtre National de Nice, CDN
les 20 et 21 mars à l’Espace des Arts, Scène Nationale de Châlon/Saône
les 27 et 28 mars au Théâtre André Malraux, Rueil-Malmaison
les 17 et 18 mai à la Scène Nationale d’Albi

Production Les Célestins, Théâtre de Lyon. Avec le soutien du Département du Rhône.

Avec François Marthouret Willy Loman
Hélène Alexandridis Linda Loman
Alexandre Zambeaux Biff Loman
Jules Sagot Happy Loman
Jean-Claude Durand Charley
Fabien Albanese Bernard
Valérie Marinese la femme & Melle Forsythe
Sava Lolov Ben & Howard Wagner
Judith Rutkowski Jenny & Letta
Mathieu Gerin Stanley

Texte français Claudia Stavisky
Scénographie Alexandre de Dardel assisté de Fanny Laplane
Lumières Franck Thévenon
Costumes Agostino Cavalca
Musique Originale Jean-Marie Sénia
Assistant à la mise en scène Mathieu Gerin
Illustration Eric Roux-Fontaine
Photos Christian Ganet

 

 


 

Tout commence par un banal accident de voiture. Pour Willy Loman, commis voyageur qui passe ses journées à sillonner les routes et vit dans l’illusion du self-made-man accompli, c’est le premier signe de la déroute de sa vie réelle. Celui qui, afin d’assurer sa réussite et son bonheur familial, a tout misé sur son acharnement au travail avec une foi absolue dans les valeurs d’une société basée sur l’argent et la compétition, va peu à peu voir ses certitudes vaciller. Après s’être vu retirer son fixe, il perd son emploi, et se retrouve dans l’impossibilité de payer ses traites. Ses deux fils échouent à réaliser les grandes ambitions qu’il nourrissait pour eux. Le passé se mêle au présent, les remords et les souvenirs d’espoirs aujourd’hui perdus, resurgissent. De désillusions en désillusions, il se retrouve confronté à l’évidence de son échec à vivre le fameux « rêve américain ».

Ecrit en 1949, le chef-d’oeuvre d’Arthur Miller n’a jamais semblé aussi actuel. Tragédie d’un héros ordinaire dépassé par un monde qu’il ne comprend plus, sacrifié par l’entreprise pour laquelle il a travaillé toute sa vie et hanté par le déclassement social de sa famille, la lecture de ce texte visionnaire nous renvoie à une réalité tristement banale aujourd’hui. Tout commence par la perte de contrôle de son « outil de travail » : Les crises à répétitions depuis 2008 ont révélé le dérèglement de marchés financiers tout-puissants, des outils de production désormais aux mains de fonds de pensions et d’investissement basés à l’autre bout de la planète, et qui ne représentent plus qu’une simple ligne sur un bilan comptable. Avec une mécanique parfaite et implacable, le désastre se propage et laisse sur le bord de la route ceux qui avaient cru participer à la marche du progrès.

C’est de cette modernité, bien plus que d’un monument théâtral de l’Amérique d’après-guerre, dont Claudia Stavisky s’empare pour creuser le sillon de son travail de création : celui de la mise en scène du dérèglement. Au-delà de la critique du rêve américain, c’est la tension entre l’abstraction du capitalisme et la réalité quotidienne de ceux dont les destins basculent, entre les dysfonctionnements d’un idéal de société, et l’intimité d’êtres en proie aux doutes, qu’elle met en lumière. Sans exonérer, ni diaboliser les protagonistes de cette faillite annoncée, l’enjeu consiste à en restituer le visage humain et sensible.

Presse

Entre onirisme et réalisme cru, Claudia Stavisky rend justice à un texte qu’elle a raison de considérer comme un “monument”. Elle est épaulée par une équipe de comédiens au sommet de leur art, emmenés par un François Marthouret littéralement possédé par son rôle, incroyable de vérité et d’épaisseur dramatique.

Caïn Marchenoir, Lyon capitale

Nouvelle traduction, plus nerveuse, plus directe, qu’en propose Claudia Stavisky. Cependant, elle ne s’arrête pas là, s’attachant intimement à la chute du héros « anti-héros », magnifiquement interprété par François Marthouret. Entouré d’une distribution dont le jeu se mesure à son aune.

Didier Méreuze, la croix

Ce qui fait la richesse du spectacle, c’est une interprétation remarquable. Des plus petits rôles aux plus importants, chacun est à la fois précis, engagé et porte avec intelligence le destin du personnage.

Armelle Héliot, le Figaro