UNITY 1918

De Kevin Kerr | Mise en scène Vincent Goethals | Création en France Juin 2004
Traduction Paul Lefebvre


 

Spectacle créé du 3 au 10 juin 2004 dans le Piccolo, théâtre itinérant de la Comédie de Saint-Etienne, Centre Dramatique National

Production Comédie de Saint-Etienne, Centre Dramatique National

 

Avec Flora Brunier Doris
Jonathan Couzinié Stan
Lou Wenzel Rose
Alice Benoit Béatrice
Julie De Maupeou Sunna
Charlotte Baglan Mary
Shams El Karoui Sissy
Fabien Albanese Hart
Charly Totterwitz Michael
Hugues Chabalier le soldat ; Glen

Scénographie Vincent Goethals et Jacques Mollon
Direction des chants Myriam Djemour
Costumes Ouria Dahmani-Khouhli
Lumières Cyrille Chabert
Son Laurent Bastide

 

 


 

 

 

 

À l’automne 1918, un monde ravagé par quatre années de guerre a été soudainement frappé par une sorte de peste : la grippe espagnole. La maladie a frappé non seulement les jeunes et les personnes âgées, mais aussi des gens dans la fleur de l’âge. L’épidémie a rapidement fait de nombreuses victimes. Ce phénomène a provoqué la terreur, la panique, l’horreur et un sentiment d’impuissance. Plusieurs personnes sont mortes dans cette épidémie, beaucoup plus que ceux qui avait été tués tout au long du conflit armé. Comme la peur de la grippe et la paranoïa commencent à remplir la ville de Unity, des mesures draconiennes sont prises. La ville est mise en quarantaine, les trains sont arrêtés, ne peuvent entrer, et les frontières sont scellées. Le courrier venant de l’étranger, soupçonné d’être porteur du virus mortel, est intercepté puis brûlé. Mais lorsque la maladie s’abat sur la ville malgré les précautions, les citoyens commencent à se retourner l’un contre l’autre et tentent de trouver un bouc émissaire à la crise.

Presse

Chaque année au printemps, les écoles de théâtre exhibent leurs jeunes pousses. On ne peut assister à toutes les prestations. Il m’a été donné d’être présent lors de la première sortie publique des élèves de deuxième année de la Comédie de Saint-Etienne (Centre dramatique national). Ils jouaient, dans une mise en scène de Vincent Goethals, Unity, 1918, pièce du Canadien Kevin Kerr, traduite de l’anglais par Paul Lefebvre. Dans un coin perdu, les femmes attendent le retour des soldats partis en France. Certains reviennent, plus ou moins amochés et d’autres pas. Ils ont surtout ramené d’Europe la grippe espagnole, qui exerce ses ravages dans cette petite communauté terrienne puritaine, touchée par l’ère moderne à son corps défendant. C’est une chronique enlevée, avec des personnages bien dessinés. On dirait le scénario d’un film américain à visée humaniste. Le public était réparti suivant un dispositif cruciforme. Il y avait de la terre au sol. Il faisait très chaud. On plaignait un peu les interprètes d’être en robes longues et collets montés ou capotes militaires pour les hommes. Cela ne les empêchait pas de faire assaut de sensibilité dans le maniement de leurs rôles respectifs, avec un feu, un don de soi, qui n’excluaient jamais la lucidité déjà acquise dans l’exercice du métier, qui est aussi un art.

L’humanité, 14 juin 2004